Il existe une demande croissante et non satisfaite pour des aliments de qualité et de proximité. Pourtant, l'agriculture peine à répondre à cette demande, alors que de nombreux porteurs de projet souhaitent s'installer dans une démarche d'agriculture paysanne.
Résultat des crises successives des filières spécialisées, résultat aussi d'une hausse croissante du prix du foncier, l’agriculture a perdu en 25 ans les deux tiers de ses exploitations et connaît actuellement un véritable problème de renouvellement. Cette diminution du nombre d'actifs et d'emplois agricoles a des incidences sur l'économie du territoire, sur l'accès de la population à des productions locales de qualité mais aussi sur l'animation et l'entretien des territoires ruraux.
Pourtant, un certain nombre de petites fermes diversifiées se sont maintenues, et le profil des « candidats à l’installation » change en profondeur : une grande partie d’entre eux ne correspond plus au public « jeune agriculteur » tel qu’il est défini par les politiques nationales d’aide à l’installation1 (étude CNASEA 2006).
Le travail d'accompagnement à la création d'activité auprès de porteurs de projet en situation souvent précaire nous a amenés à identifier les principales conditions de réussite de leurs projets : un projet clair, des compétences adaptées, le soutien de leur entourage, le foncier pour implanter le projet, le financement des investissements et de la trésorerie, et un marché auquel se destine la production.
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Dans le cadre de leur accompagnemnet, les ADEAR :
- aide à la clarification du projet, réalise des études prévisionnelles et des demandes de financement dans le cadre d'un appui personnalisé,
- peuvent aider au renforcement des soutiens professionnels et à l'accès à certains marchés par le recours au tutorat et le développement de structures collectives.
Nos structures ne peuvent cependant pas suffisament intervenir sur l'accès au foncier. Même si des solutions d'accès collectif au foncier se mettent en place, elles ne permettent pas de répondre à l'ensemble des besoins et offrent encore un cadre insuffisamment formalisé pour l'intervention des collectivités territoriales.
D'autre part nous ne pouvons pas combler le déficites de compétences. Les formations proposées par nos structures -gestion, production...- ne permettent pas toujours de répondre aux besoins d'un public souvent en situation de reconversion professionnelle, sans formation agricole initiale et n'ayant pas les moyens de s'engager dans des cursus long; ainsi ces personnes se lancent souvent dans une activité de production en en sous-estimant les difficultés quotidiennes.
Enfin, nous sommes sans solutions pour les questions concernant l'accès à un statut qui permette de sortir de la précarité et de pouvoir prétendre aux différentes aides existantes. Selon l'étude des Adeasea, sur les 20 000 personnes qui se sont installées en région sur les 11 dernières années, 8 000 ont pris le statut de cotisant solidaire1, « pseudo-statut » en fait qui ne peut que renforcer une précarité rurale déjà bien ancrée. Les cotisants solidaires ont des difficultés d'accès aux marchés pour commercialiser leurs produits, n'ont que rarement accès aux aides financières à l'installation (même si certaines régions ont notablement ouvert les aides aux cotisants solidaires), n'ont pas priorité pour l'accès au foncier et sont vulnérables au moindre accident de parcou
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présentation de l'espace test
Un espace de test et de formation pour les porteurs de projet « hors normes » contribuerait à répondre à de nombreux enjeux : favoriser des installations professionnelles sur des systèmes de productions bio et innovants, répondre à la demande croissante en produits locaux et bio, permettre à ces nouveaux porteurs de projets de s’installer plus rapidement que lors d’une installation progressive individuelle, notamment en ayant accès aux financements et au foncier facilité.
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Ce dispositif mis en place sur certain territoire permet de répondre à ces problématiques. Ces structures proposent en effet au créateur d'activité un cadre juridique, économique, social et humain pour créer leur activité.
Ainsi, dans un contexte d'appui à l'installation agricole, cette structure permet au porteur de projet :
- de « tester » son projet (en terme de viabilité mais aussi d'intérêt, de compétences...) avant de s'engager dans une mise en place définitive et dans les investissements financiers associés.
- De bénéficier d'un réel statut, qui lui permettrait en particulier de commercialiser sa production en toute légalité et d'être « couvert » en cas de problème de santé tout en conservant ses éventuels droits aux aides (allocations chômage ou RMI).
- Et de bénéficier d'un accès facilité au foncier, l’espace test servant d'intermédiaire entre le porteur de projet et les collectivités locales.
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